Romuals Seite

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Il aura fallu à Romuald Mysiakowski la césure irréversible du déracinement pour que s’ouvrent enfin les vannes retenant son intarissable inspiration. Comme si l’affranchissement d’un quotidien derrière le rideau de fer avait provoqué en lui le sursaut nécessaire à faire jaillir, enfin, l’étincelle de sa vocation. Le passage de la frontière vers l’Allemagne du Nord, dans cette langue étrangère, aura eu le mérite de rendre indispensable le recours à un langage universel.
L’indéniable influence d’un oncle maternel conjuguée à ce goût déjà prononcé depuis toujours pour le dessin, ont mûri à l’ombre des années d’oppression subie par les pays de l’Est. À l’étude des grands maîtres paysagistes des différentes écoles s’est mêlé, plus tard, le culte des grands surréalistes. Romuald Mysiakowski en a tiré son essence artistique, y ajoutant la touche d’un humour irrésistible et savoureux qui est le sien.
Et s’il a quitté son pays natal, ce peintre polonais ne l’a pas abandonné pour autant. Il possède, emmagasiné au fond de sa mémoire visuelle, auditive et olfactive, un trésor substantiel de paysages, de fables, d’impressions, de sensations qui ne demandaient qu’à être mises en images. Puisant dans ce trésor et nourrissant cette indicible nostalgie du pays natal, Romuald Mysiakowski a su donner libre cours à ses idées en les traduisant sur la toile. Il a trouvé dans la peinture à l’huile la technique adéquate lui permettant de maîtriser une palette de couleurs lumineuses, reflet de son impétuosité et de sa sensibilité.
De ses premières expositions, il est vite passé à la transmission de ses connaissances, ajoutant à son arc la corde sociale et évitant ainsi l’écueil de la tour d’ivoire dans laquelle s’isolent volontiers, aujourd’hui encore, de nombreux artistes. Même si sa peinture lui offre un refuge invulnérable dans notre monde en déroute, Romuald Mysiakowski est tout aussi à l’aise dans un collectif d’artistes que dans un projet d’équipe surprenant, comme l’a été un livre de recettes traditionnelles de la région brêmoise.
Le nouvel obstacle qu’est la langue française, depuis son installation dans la région tourangelle, est à la fois un nouveau défi qu’il s’est lancé en 2013 et la libération de nouvelles impulsions dans son processus de création.
« Le peintre ne doit pas peindre uniquement ce qu’il a devant les yeux, mais ce qu’il voit en lui. » Caspar David Friedrich

Die Entwurzelung war das Ereignis, das Romuald Mysiakowskis unerschöpfliche Inspiration ausgelöst hat. Als ob die Befreiung vom Alltag hinter dem Eisernen Vorhang auch sein Talent befreit hätte. Der Schritt von Polen nach Norddeutschland, in die Fremdsprache, hat dann die Anwendung einer universellen Sprache notwendig gemacht.
Der Einfluss seines Onkels und seine starke Vorliebe fürs Zeichnen reiften im Schatten der politischen Unterdrückung Polens. Zum Studium der großen Landschaftsmaler unterschiedlicher Schulen gesellte sich später die Verehrung der Surrealisten. Romuald Mysiakowski zog daraus seine künstlerische Essenz und fügte seinen unwiderstehlichen Humor hinzu.
Zwar verließ er sein Vaterland, aber vergessen hat er es nicht. Sein Gedächtnis ist von Landschaften, Märchen, Eindrücken, Empfindungen geprägt, die nur darauf warteten erweckt zu werden.  Aus diesem Schatz, schöpft Romuald Mysiakowski, um seine unsagbare Nostalgie auszudrücken. In der Ölmalerei hat er eine leuchtende Farbpalette entdeckt, die seine Empfindsamkeit und sein Ungestüm widerspiegelt.
Die Isolierung des Künstlers im Elfenbeinturm hat er verhindert, indem er sich nach seinen ersten Ausstellungen der Übermittlung seiner Kenntnisse zugewandt hat. Das Malen bietet ihm einen unverwundbaren Schutz in unserer chaotischen Welt. So fühlt er sich in Künstlerkollektiven ebenso wohl wie bei außergewöhnlichen Projekten wie das Buch mit traditionellen Rezepten aus der Region Bremen beweist.
"Der Maler soll nicht bloß malen, was er vor sich sieht, sondern auch was er in sich sieht.“ Caspar David Friedrich.

 
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